installation in situ, coton teinté naturellement, dimensions variables.
février 2024
Le 4ème mur est considéré au théâtre comme le côté ouvert vers le public. Il fait partie intégrante du décor même s’il reste un mur imaginaire. Ici de long pans de tissus colorés de substances naturelles forment un rideau, un sas d’entrée pour accéder à un nouveau chapitre de l’exposition. Ce n’est qu’à l’ouverture de celui ci que l’on peut découvrir le plateau et l’ensemble des oeuvres qui l’habitent.
Depuis des milliers d’années, les racines, les feuilles, les fleurs et les fruits sont utilisés comme colorants naturels pour les textiles, par décoction, macération ou fermentation. Ce pouvoir tinctoriale est une connaissance à la fois scientifique et vernaculaire qui rend compte des savoirs multiples que nous pouvons avoir des plantes. Ici le curcuma, la genêt, le réséda et le bouleau, ont imprégner le tissus pour faire apparaitre des lignes, des formes et même des moisissures qui constituent un paysage à part entière. Le rideau devient finalement un écran d’impressions naturelles et de projections mentales à propose de ces connaissances.
Le tissus n’est par qu’une surface, il peut être aussi volume comme ici. La trame de fibres végétales vient construire des espaces et moduler l’architecture du lieu d’exposition. La circulation s’en voit transformée tout comme la lumière. Une référence importante à cet égard est l’ouvrage d’Anni Albers « Le plan pliable. Les textiles dans l’architecture ». L’artiste textile du Bauhaus Anni Albers (1899-1994) a créé des tentures pour de grands bâtiments qui faisaient office de séparateurs d’espace.
exposition Humaine Nature, Kunst(Zeug)Haus Rapperswil-Jona, Ch.