B e n o î t B i l l o t t e

Passeggiata ou promenade en français, trouve son point de départ lors d’une visite d’Ostia Antica en Italie. Des morceaux de colonnes, chapiteaux ou entablements y sont rangés dans un lapidarium. 

Dans cet ordonnancement, les formes qui s’en dégagent deviennent des objets en soi, des constructions proche de modèles réduits ou pourquoi pas des sculptures pouvant évoquer parfois le minimalisme. Par cet alignement et cette décontextualisation, elles semblent en attente d’un intérêt, d’un regard pour venir les activer. Chacun de ces éléments peut faire parti d’un tout qu’il ne tient qu’à nous d’inventer.

Pour rendre ce jeu d’assemblage possible, Passeggiata propose le moulage en pvc de toute une série de fragments de ruines. Tels des seaux de plage, ces matrices sont à disposition de tous pour être employées dans un bac à sable mis à disposition pour cet effet. 

Le geste y est vain et absurde. Pourquoi dupliquer des restes d’architecture antique et d’autant plus en sable ? L’extrême fragilité du matériau souligne une inscription dans le temps, ici éphémère, impossible à conserver. Les ruines sont les éléments indiciels d’une histoire advenue et désormais disparue. Ici leur possible réplique invite davantage à une projection, à un récit en train de se faire.

exposition Naturellement urbain – MJC Centre, Annemasse, Fr.

exposition Passeggiata à Halle Nord – espace d’art contenporain Genève, Ch.